mardi 18 décembre 2007

Nouvelle étape - attente...

Retour au réel, en occurrence, la longue route qui mène au Québec !

Une nouvelle fournée de papiers a été rassemblée, tamponnée et envoyée, avec moult renseignements concernant les moments forts de ma brève existence.

Attente...

En parallèle une démarche de fond pour préparer au mieux le grand
saut :
    - créer un site Internet très professionnel (et pas du tout anonyme celui-là...) pour préparer au mieux mon arrivée en douceur sur le marché du travail de la Belle Province, avec en passant quelques questions d'importance [autant privilégier l'humain - le bilan d'une vie se jauge aux moments d'amitiés et d'étreintes ; et je n'ai plus le coeur à passer 12 heures par jour devant un ordi à tracer des lignes de code]

    - penser à régler une foule de démarches désagréables (assurance, banque, appart, job and Co, impôts, billets d'avion...)

    - réaliser que le Canada n'est plus pour moi un fantasme brumeux mais un vrai pays avec un champ des possibles infini, mais aussi des possibilités infinies de se casser la gueule...

    - quoi me séparer des amis et de la famille !? Et de trouver une solution : les faire immigrer tous ! Mais de réaliser que tous n'étaient pas prêts à tout quitter et à larguer les amarres pour une vie d'aventure (et d'incertitudes, ah...)


Si loin, si proche...

Attente...

jeudi 13 décembre 2007

Helen Levitt à la Fondation Cartier-Bresson

Par une curiosité que je ne m'explique pas, régulièrement, comme je quitte le Canal Saint-Martin et sa fureur de vivre pour faire mes révérences amicales à la Fondation Cartier-Bresson, je suis obligé de braver la tempête !... Si bien que je n'ai vu cette superbe fondation du fond de l'Impasse Lebouis que dans le clair-obscur de la nuit tombée, sous des ciels gris-bleus d'orage, les nuages défilants au-dessus de nos têtes balayées par des vents rageurs !

Aujourd'hui encore, luttant contre les courants contraires je me fis allié du mauvais temps, et arrivai transi, trempé et heureux, pour me jeter avec délice dans l'oeuvre de Helen Levitt exposée ici, que je connaissais si mal, mais dont quelques photos, piochées ici et là, m'accompagnaient partout...

L'exposition, présentée sur trois étages, est passionnante !

Helen Levitt s'est tellement remise en question [a tellement remis son art en question], et fait évoluer sa pratique de la photo [techniques, cadrages, couleurs, perspectives] qu'on a l'impression de découvrir sur deux niveaux les oeuvres de photographes différents.

Au premier, des photos en noir et blancs prises dans les quartiers pauvres de New-York. Des scènes de rues pour la plupart. Prises sur le vif.
Il n'y a pas d'effet recherché, les cadrages sont propres, posés, équilibrés.
Il y a une grâce qui transparait de toutes ces photos, une candeur comme si l'époque était alors plus douce que la notre, une naïveté aussi - [dans les regards doux et un peu lointains, les graffitis dessinés à la craie sur les murs ou à même la route, les jeux d'enfants, l'idée d'une pauvreté qui ne serait pas violente, d'une égalité candide des blancs et des noirs] - et souvent de l'humour et du détachement.

Au deuxième étage, les mêmes rues, mais la donne a changé ! Comme deux faces d'une même réalité ; l'une négative, l'autre positive ! (Ce qui finalement est assez logique dans une expo photo...)

Les photos ici sont de couleurs vives [de grandes portes décrépites aux aplats de rouges écaillés de blancs, des verts olive parcheminés de jaunes, des touches de verts éclatants, des bleus profonds], et laissent affleurer partout une violence contenue [les cadrages se font dynamiques, les images se télescopent, les corps sont en mouvement, forts et musculeux , le travail est physique, harassant [de pousser des chariots à roulettes, de porter des sacs géants], les corps sont dédoublés, pris dans des jeux de miroir, la ville est fiévreuse, la vie fragmentée et éclatée]. Des volutes de tags enveloppées de couleurs ont remplacé les graffitis en bâtonnets tout raides des enfants.

La troisième salle s'ouvre sur un loft ouvert et lumineux qui domine Paris.

Et moi, tanné dans un canapé devant un film drôle et trépidant, de me dire que décidemment j'adore cette photographe. Que j'adore cette Fondation. Et de me promettre d'y retourner vite, un jour prochain de tempête !...

Mais encore !
Fondation Cartier-Bresson : www.henricartierbresson.org
Crédits photo : Helen Levitt

samedi 8 décembre 2007

Bouquin en cours - Les âmes grises

Les âmes grises, de Philippe Claudel.

Il se dégage pour moi de ce livre une impression de bleu teinté de gris.

La couleur de la ligne horizon des Vosges. La couleur du froid et de la glace. De la fumée et de la patine métallisée des armes.

Je l'avais lu il y a longtemps déjà, et m'y replonge avec délice, en ces temps d'hiver et de pluie - lové bien au chaud dans une lumière orangée, sautillante de feu à l'âtre ; nourri en perfusion de petits cakes aux fruits confits et de thé parfumé.

Et me régale de cette petite musique, de ces mots superbes et cristallins, choisis à propos et à usage unique, enchâssés dans un cocon de phrases ciselées aux équilibres parfaits.



Mais encore !

La première phrase :
Je ne sais pas trop par où commencer.

La dernière phrase :
Je peux maintenant te rejoindre.

Extrait :
Quelquefois, lorsqu'elle le rencontrait dans la rue, elle lui caressait le front comme on le fait pour ceux qui ont la fièvre, et lui se pâmait alors de connaître la tiédeur de sa paume.
Plusieurs auraient aimé être à la place de l'innocent. Maire était en quelque sorte leur part de rêve. La jeune femme le berçait comme un enfant et lui avait des attentions de jeune fiancé. Aucun ne pensa jamais à s'en moquer.


Les âmes grises, Philippe Claudel.
Code EAN / ISBN : 9782234056039
Nombre de pages : 288
Date de parution : août 2003
© Editions Stock, 2003

>> http://www.editions-stock.fr

mercredi 5 décembre 2007

Internet and Co


Joomla! est un compagnon fidèle. Je le couve et le flatte d'un oeil amoureux, lui me répond dans son langage fleuri [clonck], et notre hymen ainsi se prolonge et résiste aux vents les plus sournois...

Joomla! est un système de gestion de contenu ! Du vrai, du solide, du garanti sur facture, de la race de champion ! La preuve en est : il a remporté en 2006 et 2007 le prix du meilleur CMS Open Source, par KO, toutes catégories confondues !

Inutile de dire que moi [son père adoptif, son amant, sa maîtresse, sa confidente, son amoureux et sa chérie, tout à fois] en ai été rendu bien fier...

Avec Joomla! vous disposez d'un site en ligne et pouvez le triturer tout à loisir. Modification d'articles, ajout de modules forts utiles [forums, newsletters, upload de documents, vente en ligne, gestion de projets, statistiques, photothèques, communauté d'utilisateurs...], il peut tout et fait tout...

A condition bien sûr de passer un temps considérable en paramétrages divers, d'essuyer sueurs froides et poussées d'adrénaline, pour adapter cette merveille aux désirs alambiqués de clients inconscients [d'autant plus que la diva à son petit caractère - comme on dit dans les pubs pour chat- et que la souplesse n'est pas son fort...].

Mais quand on aime on ne compte pas !...

>> http://www.joomla.fr
>> http://www.joomla.com

dimanche 2 décembre 2007

L'Amérique et ses mythes

Des allers-retours, une oscillation de pendule, un effet de marées.

Un rythme lent et profond, régulier, efficace.


Une relation toute faite de langueur, d'attente de se voir et de s'étreindre enfin, d'embrassades fugaces dans des espaces temps soudain accélérés.

Depuis ma petite enfance, le mythe persistant d'une Amérique heureuse. Pas très réelle, un peu lointaine sous l'effet de la distance. Une Amérique sautillante et travailleuse. Des tableaux de Norman Rockwell, des voitures pas possibles, des paysages 16/9e des films de Wim Wenders, des couleurs primaires et chaudes, des bleus, des rouges, des jaunes...

Des stéréotypes qui me faisaient rêver : des blocs de maisons toutes en briques rouille et en néons scintillants, des paquets emballés dans du papier brun, un dans chaque bras, qu'on tient bien serrés contre soi, des robes à pois voletant de mouvements amples sous l'ondulation du vent, des foulards et des lunettes de soleil extra larges.
Une Amérique urbaine nocturne, colorée par les phares de voitures, pareils à de grands serpents rouges s'étirant sans fin dans la chaleur de la nuit. Une Amérique rurale, de grandes maisons ossature bois, vaporeuses sous la chaleur du soleil.

Je faisais mon délice à rêvasser des heures durant à une vie d'hôtels miteux, de cafés brûlants et essorés servis encore et encore par des demoiselles pimpantes et cintrées dans des costumes d'un autre temps, de roads-movies sans fins...

Une litanie renouvelée sans cesse ! Des envois réguliers de cadeaux entre les deux rives de l'Atlantique : des calendriers de Garry Larson et des bouquins d'archi, des magazines du Tour de France et de recettes de grands-mères... Des cadeaux qui me semblaient alors tout droit venus de la planète Mars.

Une Amérique vécue aussi, de rencontres et de parlottes au longs cours ! Un rêve touché du bout des doigts ; au bras de beautés pas farouches - dans des décapotables dévalant les échangeurs autoroutiers, écoutant la radio crachouiller Loosing my religion de REM - en voyage expéditionnaire dans un Greyhound gaulé comme une navette spatiale métallisée et scintillante lancée comme une balle entre New Orleans et Los Angeles, dans le sud poussiéreux du Texas et de l'Arizona.

Et curieusement une odeur qui m'est restée, dégoûtante, enivrante, et à nulle autre pareille, celle de la pluie sur le bitume chaud, dans l'air du soir après une journée de torpeur.


Un va et vient renforcé par toute une flopée de héros de films, de bd et de bouquins ! Tous ayant quitté l'Europe natale pour tenter leur chance derrière la ligne d'horizon. Troquant la grisaille pour une vie de découvertes et d'aventures. Les personnages de Cosey, de Steinbeck, de Sinclair Lewis, de Bukowski sont tous les fils d'un oncle infernal, précurseur et pionnier d'un monde vierge à explorer.

Les années ont passé et insensiblement la fascination me rattrape. Fidèle à la folie qui me hante et m'a gagné depuis longtemps déjà, je décidai de passer de l'autre côté du miroir. J'ai choisi comme terrain d'atterrissage de ma planète d'adoption une Amérique inconnue de moi encore, mais cent fois fantasmée et caressée en rêves : un Québec canadien palpitant de vie, de chair et de sang.

Destin depuis longtemps tracé déjà ou fuite en avant en coup de folie particulièrement réussi ? L'avenir le dira... Toujours est-il que le prochain Oncle d'Amérique, c'est moi !