lundi 11 février 2008

Plaisirs parisiens


Déambuler entre les cimaises d'une expo consacrée à Paris est pour le Parisien une façon des plus agréables de passer le temps en se regardant le nombril !

Ne voulant pas faire exception, - et ayant acquis lors de mon passage ici des réflexes biens huilés- je me réjouissais à l'idée de retrouver mes frères d'un même destin, entassés dans une petite boite surchauffée, occupés à nous dandiner de photos en explications - (qui ne sont pas ici pour expliquer, mais pour nous conforter dans ce que nous savons déjà ; comme si nous ne savions pas déjà tout ! allons !...) - à glousser et à nous gausser de nous même en des rengorgements de glouglous satisfaits.



Hélas, je n'en eu pas le loisir : une chaîne humaine, version serpent alangui moite et dodu, se prélassait nonchalamment au soleil froid de février autour de l'Hôtel de ville et m'en barrait l'accès...

Qu'à cela ne tienne ! Je fis volte face, changeai de programme en une pirouette habile, et me rabattis sur l'autre expo du temps, à ne manquer sous aucun prétexte pour qui veut garder son rang et sa réputation dans le monde : Edouard Boubat à la Maison européenne de la photographie !


De Boubat, je connaissais une photo (Lella, 1948) et avais sur son oeuvre une foule de préjugés.

A savoir celle d'un photographe marqué d'une époque : une technique et une connaissance parfaite des jeux d'ombre et de lumière. Aussi, une photographie faisant partie de la conscience collective, voisine des Lartigue et des Doisneau, et, dans un élan semblable, un peu anecdotique et aujourd'hui dépassée.

Bref, dans la file d'attente, intercalé parmi deux Merveilleuses toutes en fourrures et colliers, je m'attendais à de la photo facile : je me trompais !

Il y a chez Boubat une photographie de temps suspendus - superbes de grâces et de légèretés aériennes. Une absence d'effets de mode et de sentiments parasites. Une mélancolie aussi, tout au long du regard porté.
Une poésie tragique où la modernité l'emporte !


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Crédits photos : Edouard Boubat

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Exposition Edouard Boubat
A la Maison Européenne de la Photographie, jusqu'au 30 mars 2008
http://www.mep-fr.org

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