vendredi 3 août 2007

Départ en vacances

Saturation de vie parisienne, de voisins fous furieux

[- Mais tu vas te casser salope, dégage DEGAGE !!
Là les flics montent d'un pas fatigué, éreintés déjà de situations sans sens ni but…

Silence radio un moment, et ça redouble, musique à fond, bouteilles cassées et meubles qu'on déplace. Je monte, hagard mais poli, plein de déférence pour les situations surréalistes, mêmes pénibles.

- C'est quoi ce souk ?!
- J'ai appelé la police, car voyez vous je pensais que mon conjoint était mort…]

Routine asphyxiante, petites nuits dans les chaleurs glauques de sommeil éthéré, les murs jaunes et crasses qui se gondolent, les fissures qui se crevassent chaque jour un peu plus et s'ouvrent sur un cœur béant, les carrelages scotchés recouvrant les murs, pendouillant lamentables... Un appartement se transformant chaque jour un peu plus en un cauchemar fiévreux.

Boulot, mi speed, mi calme, moi me débattant dans cette mélasse glauque... Beaucoup de projets à rendre en septembre / octobre - mais vacances imposées...

Me colle dans un train, sas au dos, et traverse la France comme une balle, la gueule collée à la fenêtre pour me saouler de vitesse et me dessaler au vent... Mon voisin s'est endormi mine de rien sur ses sodokus, la graisse de son cou lui faisant une collerette salvatrice et rebondie amortissant les chocs du voyage. Une vampirette pas farouche me fait de l'oeil à travers les interstices des fauteuils sncf, faisant frisotter agréablement ma colonne vertébrale. Je revis…

Maison familiale, paumée dans la forêt, terrasse camps de base à l'horizontal de nos vies. Les projets sont bien alignés vibrants dans l'attente du départ ! Sans trop réfléchir nous mettons les voiles pour la Suède !

Hâte de retrouver les lumières délavées, la mer aux écailles de poisson scintillantes au soleil et les grands ciels saupoudrés de nuages, posés là comme des petits pains mous sur un plateau invisible...

3 commentaires:

  1. ..de l'ombre à la lumière d'un esprit libre et poétique. Trés beau.

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  2. Arracher la poésie du quotidien le plus sinistre et le plus poisseux, pour en faire de tels instantanés...

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  3. Comme c'est gentil, ça me fait vraiment plaisir !
    Mais attendez la suite avant de vous emballer, j'espère que ce sera à la hauteur...

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