mercredi 12 septembre 2007

Allez y doucement cette fois

La pub nous en promettait des merveilles ; une vie de rêves éveillés, de crocodiles apprivoisés se faufilant à nos pieds , extatiques, comme sur le point de ronronner, des filles pour le commun des mortels hautaines et dédaigneuses, mais à moi offertes, lovées autour de mon cou, cajolantes même, faisant jouer leurs doigts agiles sur le bord de ma chemise négligemment ouverte !

Et moi transformé, non plus une paillette lumineuse ballottée dans un tunnel de doute, mais un fier guerrier des temps modernes, quoique sensible pourtant, le corps bardé de muscles saillants, mais dynamique encore, profilé, comme étudié en soufflerie. Bref, un beau brun ténébreux libre d'une vie de plaisirs !

Vous l'avez compris, j'allais être, mais pour quatre jours seulement, le propriétaire d'une Toyota Aygo, rouge, scintillante, frémissante dans l'attente du départ.

Et là devant nos yeux ébahis, le miracle se produit et nous devenons les spectateurs de nos propres vies, un univers des possibles toujours ouvert s'ouvrant à nous, se déroulant comme un long ruban sans fin.

Nous nous sentons d'emblée appartenir à la caste des hommes libres ; notre vie défilant à nos côtés à des vitesses improbables, et nous bien calés, flottant de bonheur dans ce monde de manga, envoyant des regards complices au bikers alentours !

Les kilomètres défilent, et nous revient sans cesse cette petite musique, comme une litanie, qui remonte de l'asphalte : Allez y doucement cette fois...

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