lundi 7 janvier 2008

Lumière glauque

Lumière jaune graisseuse. Grésillement de lumière froide et néon haletant, hoquetant, et pour tout dire, sur le point de mourir.

Petit frisson à l'épine dorsale à la vue d'un rai de lumière sous la porte, et ne jamais savoir qui sera derrière, tapis dans l'ombre. L'oeil vitreux et la main molle [un dégoût amère, du temps où je la serrais encore, dans des politesses de hareng alanguis].

Lui dans la cours, l'oeil jaune et le teint pale. Semblable à ces poissons des grandes profondeurs à la peau translucide, visqueux et mauvais, tapis dans les caillasses.
Lui prenant l'air sur un banc le soir [et moi de le soupçonner de tapiner].
Lui de disparaître souvent, de longs jours et de revenir au petit matin [et moi de le soupçonner de frotter son corps maigre contre celui d'un compagnon de misère, de faire aller ses grands doigts blancs en des mouvements saccadés vers d'autres matières plus molles encore, et suintantes, et de jouir de jeux lubriques à l'ombre des grands arbres].

Et toujours cette odeur de mort et de merde collée au corps comme une ombre malsaine qui grandit et s'étend comme un cancer crasseux [Avec à l'identique des phases de rémissions comme une réminiscence heureuse d'un passé oublié. Et souvent aussi des pulsions violentes d'oubli et d'abandon].


- Jamais dans la cage d'escalier je ne touche à la rampe, aux interrupteurs, ou aux poignets de portes. Et sais-tu comment on m'appelle ?
- Non
- Le capitaine Crochet !...

2 commentaires:

  1. L'année 2008 s'annonce comme un grand cru de l'assiette anglaise, cher Capitaine Crochet (et c'est comme ça qu'on va t'appeler...). Encore une démonstration de ta prose précise et tranchante comme un scalpel, j'adore !

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  2. Une absence prolongée de plusieurs jours déjà. Mais l'air encore de palpiter et de vibrer en des volutes malsaines. Triste spectacle (mais qui fait le bonheur des petits et des grands, comme on dit dans les cirques des clowns et des pantins...)
    A suivre...

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