jeudi 11 octobre 2007

Charrette

Voila une semaine que je suis ligoté à une chaise, vissé à une table, le yeux plongés dans l'écran vitreux qui me fait face [comme les jeux que nous faisions lorsque nous étions enfants, sauf qu'ici personne n'a envie de rigoler...], effet hypnotique, je lutte pour ne pas me faire engloutir et passer de l'autre coté du miroir... [Ce face à face sanglant me fait souvent penser aux baisers tragiques des amants, chacun essayant de manger l'autre. Des grands peintres s'y sont essayé - Lydie Arickx, Roger Decaux ou Paul Rebeyrolle- il se dégage de leurs oeuvres une tension qui donne le vertige. Au cinéma, dans un autre style, on voit ça très bien dans le Baiser de la femme araignée...]

A la manière d'une dactylo habile, je tape des lignes de code à la volée. Mon univers se rétrécit, ma vision se brouille, quand je ferme les yeux les murs semblent suinter d'idéogrammes sans fin, je comprends alors la douleur des insectes et des robots...

Heureusement (car il y a un heureusement), un cordon ombilical me relie au monde et alimente ma solitude de musique de charrette.

En vrac, Tom Waits, Buck 65 [surtout l'album Square, sorte de fresque de l'impossible, très travaillé], Antony and the Johnson, Sade [pour l'irremplaçable Jezabel], Dylan [when the deal goes down, ce clip que j'aime tant et sur lequel je vais jeter un coup d'oeil de temps en temps], et en ce moment un groupe français découvert récemment, Les Blaireaux [en concert à Paris le 18 octobre, qu'on se le dise].

Vivement la mise en ligne !

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